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Les notes d'analyse

La crise sécuritaire au Pérou, vers une montée de l’autoritarisme ?

Le Pérou traverse une crise sécuritaire de grande ampleur. La vague de violence qui secoue le pays se manifeste par l’augmentation constante du nombre d’homicides. L’année 2024 a été la plus sanglante, avec 2 011 homicides. Si 161 homicides ont été enregistrés durant le premier semestre de 2025, selon le SINADEF (Système d’information sur les décès), l’ONG Human Rights Watch affirme que la lutte contre le crime organisé est devenue l’un des défis majeurs du pays. 

Dans un contexte politique très instable, la fusillade lors d’un concert du groupe de cumbia Agua Marina le 9 octobre 2025 a mis le feu aux poudres, et a en partie mené à la destitution de la présidente de la République, Dina Boluarte, le 10 octobre. 

Retrouvez la note en entier ici : Note d'analyse - La crise sécuritaire au Pérou

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Des citoyens ont brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire « Tout est politique » pour protester contre le Congrès et le régime de Dina Boluarte, le 21 mars 2025. Crédit photo : Mikasa0709

Ecrit par : Chloé Cuny

Date de publication : 27 novembre 2025

"Ciel troublé en Europe Orientale" : Les dynamiques de réarmement, les Russes baltes et la résilience de l’OTAN face à la menace Russe.

Les dépenses militaires augmentent partout dans le monde depuis une dizaine d’années, et n’ont jamais autant augmenté d’une année sur l’autre depuis 1988, selon une étude menée en 2024 par le SIPRI (Stockholm Institute for Peace Research). Devant l’échec du système multilatéral onusien, et le retour des grandes conflictualités interétatiques, les Etats relancent leurs dépenses militaires, développent de nouvelles armes, précipitent les changements doctrinaux. Des « cinq pourcents » auxquels les pays membres de l’OTAN se sont engagés à dépenser dans leur défense d’ici à 2035, aux divers projets de « réarmements » en Europe et ailleurs, la défense est redevenue un objet central du débat public européen, les intérêts économiques de la BITD (base industrielle et technologique de défense) poussant également ces problématiques sur la scène médiatique. De ce fait, dans les interminables négociations du budget français pour l’année 2025, un seul poste de défense, sanctuarisé, doit continuer à augmenter dans une situation de crise : les dépenses militaires. Cette situation s’inscrit dans une dynamique de remise en question des doctrines militaires occidentales depuis la fin de la guerre froide, face au conflit ukrainien.

Cette note d'analyse se penchera sur les dynamiques de réarmement, sur la "sécuritisation" de la minorité russophone dans les pays baltes ainsi que sur la résilience et la mise sous tension chronique de l'OTAN par les stratégies d’exacerbation russe.

Retrouvez la note en entier ici : Note d'analyse - Ciel troublé en Europe Orientale

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Sous la coordination de : Kacper Winiarczuk 

Avec la participation de : Alexandru Stroe  et Gabriel de Mauléon

Date de publication : 17 Novembre 2025

Un incident dans les caraïbes : la crise diplomatique entre les Etats-Unis et le Venezuela

Le 2 septembre 2025, les États-Unis ont détruit une embarcation vénézuélienne, tuant 11 personnes. Des frappes aériennes sur trois autres petites embarcations ont suivi du 15 au 19 septembre. Actuellement, les États-Unis ont déployé un contingent naval au large des côtes vénézuéliennes, marquant potentiellement un retour à la « diplomatie de la canonnière » d'antan. Que va-t-il se passer ensuite et quelle est la gravité de la situation ? Pour commencer, la dernière fois que les États-Unis ont mené des frappes de cette nature en Amérique latine remonte à 1989. Le secrétaire d'État américain actuel, Marco Rubio, affirme que le pays est menacé par le trafic de drogue en provenance du Venezuela, mais n'a fourni aucune preuve de la destruction des bateaux transportant de la drogue.

 

L'administration américaine insiste sur le fait que le gang vénézuélien du Tren de Aragua, contre lequel les États-Unis ont lancé une guerre, s'est infiltré dans le pays par le biais de l'immigration illégale et du trafic de drogue, et utilise cette « guerre » comme justification pour de nombreuses actions. Le Venezuela a en réponse déployé « 284 fronts de bataille » à travers le pays. Dans un contexte de déclin des relations entre les Etats-Unis et les pays latino-américains depuis 2006, les États-Unis n’améliorent pas la situation, avec des interventions déjà jugées « disproportionnées » par un ministre colombien et dénoncées aussi par le Mexique et le Brésil. D'autre part, le Premier ministre trinidadien a applaudi les attaques en raison de la longue histoire de Trinidad comme point de transit pour les trafiquants de drogue vénézuéliens. Le co-directeur d'InsightCrime, un groupe de réflexion dévoué à l'étude des organisations criminelles dans les Amériques, affirme que le gang Tren de Aragua ne dispose d'aucun moyen sophistiqué de transporter de la drogue dans les eaux internationales, et que croire qu'il en dispose est « absurde ».

Nous analyserons maintenant l'histoire des préoccupations des États-Unis concernant la sécurité de l'Amérique latine, ainsi que l'insécurité autour de leurs frontières méridionales, notamment face au trafic de drogue. Nous examinerons ensuite la réponse vénézuélienne et les perspectives du régime de Nicolas Maduro sur la politique étrangère américaine. Cela nous permettra de comprendre les forces qui façonnent les élans des deux camps dans ce conflit.

Retrouvez la note en entier ici : Note d'analyse - la crise diplomatique entre les Etats-Unis et le Venezuela

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Ecrit par : Alexandru Stroe 

Date de publication : 22 octobre 2025

“Un septembre des peuples ?“ : l’automne 2025, un moment transnational

Entre la mi-août et la mi-septembre 2025, divers mouvements sociaux ont essaimé à l’échelle internationale. Non seulement en Europe, en Asie, mais encore au Maghreb, de nombreuses manifestations d’envergure se sont organisées. Lors de ces mobilisations de nature plus ou moins violente, les revendications étaient différentes selon la zone géographique : en Europe, il s’agit de partisans de divers mouvements de la droite populiste qui protestent contre une politique gouvernementale. En Asie et au Maghreb, c’est avant tout la jeune génération qui est animée par le désir de réformer les institutions politiques en profondeur, et revendique la nécessité d’un changement structurel à opérer au sein du gouvernement et des systèmes économiques. 

Ainsi, à l’heure où les systèmes mondiaux connaissent de profondes mutations (rapports de puissance, modèles politiques, inégalités économiques, entre autres), les mouvements de contestation apparaissent comme les indicateurs, voire les acteurs de cette recomposition. Si les mobilisations populaires restent ancrées dans des contextes nationaux spécifiques, elles participent néanmoins à une dynamique plus large de remise en cause des défaillances des structures de pouvoir et des modèles de gouvernances. Les dynamiques de contestations interrogent donc la place des populations dans le jeu politique et l’influence que ce rôle peut avoir à l’échelle mondiale. Les mouvements de contestation ont-ils un pouvoir structurant de l’ordre international ou signalent-ils simplement les failles des systèmes mondiaux ? Leur influence converge-t-elle, ou, au contraire, n’est-elle que le résultat de la fragmentation d’un monde déjà instable ? Quelles conséquences auront ces mobilisations, à l’échelle nationale, régionale et internationale ? 

À l’ère du progrès technologique, l’utilisation massive des réseaux sociaux dans nos sociétés apparaît désormais comme consubstantiel aux dynamiques de mobilisation. Cet outil de communication permet non seulement la diffusion de symboles communs à l’échelle globale, mais est aussi un moyen puissant de déstabilisation des gouvernements. Par l’étude des divers mouvements sociaux ayant eu lieu durant le mois de septembre 2025, nous tâcherons d’analyser les mécanismes profonds à l’œuvre dans différentes régions du monde, et provoquant une recomposition des systèmes politiques et internationaux.

Retrouvez la note en entier ici : Note d’analyse – septembre des peuples

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Sous la coordination de : Gabriel de Mauléon 

Avec la participation de : Chloé Cuny  et Kacper Winiarczuk

Date de publication : 15 octobre 2025

Syrie : de la guerre à l'effondrement d'Assad

Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, les rebelles de Hayat Tahrir al-Cham et l’Armée nationale syrienne prennent Damas. Le palais présidentiel est déserté, le pouvoir est à saisir. Après 24 ans de règne, le régime de Bachar al-Assad s’effondre, et le dictateur semble avoir trouvé refuge en Russie. C’est la fin de l’État de barbarie[1], tel qu’il a été décrit par le défunt sociologue Michel Seurat, qui a commencé sous Hafez al-Assad en 1970.

En effet, le père de Bachar a accédé au pouvoir par la violence, à la suite d’un coup d’État qui renversa le président Salah Jadid. Hafez al-Assad, membre de la minorité alaouite chiite, était d’abord ministre de la Défense avant de gravir les échelons du Parti Baas, un mouvement panarabe prônant le nationalisme arabe et le socialisme. Une fois au pouvoir, il consolide son autorité en écartant ses rivaux et en instaurant un régime autocratique centré autour de sa famille.

Le régime Assad se distingue par un contrôle strict de la société syrienne, une répression féroce des opposants politiques et l’absence de pluralisme. À l’international, la Syrie, sous son régime, chercha à renforcer son rôle au Moyen-Orient, en soutenant des mouvements de résistance dans les pays voisins et en établissant des alliances avec l’Union soviétique, puis avec l’Iran. Dans ce contexte, la Syrie occupa le Liban pendant près de 30 ans à partir de 1976, afin de soutenir certaines factions libanaises et limiter l’influence d’Israël et de ses alliés.

Hafez al-Assad joua également un rôle majeur dans le conflit israélo-arabe, marquant son opposition à Israël tout en menant des négociations pour récupérer les territoires syriens perdus lors de la guerre de 1967, notamment le Golan. Il gouverne la Syrie jusqu’à sa mort en 2000, et son fils Bachar lui succède après une courte période de transition. Au début de son mandat, Bachar al-Assad suscita un certain espoir, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international, grâce à ses études en Occident et à son image de modernisateur comparée à celle de son père.

Cependant, l’image du réformateur dynamique et libéral se dissipe rapidement, cédant la place à une poursuite autoritaire du régime, notamment après la répression brutale des révoltes du Printemps arabe en 2011.

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[1] Michel Seurat, Syrie, l’État de barbarie (Presses Universitaires de France, 2012), https://doi.org/10.3917/puf.seura.2012.01.

La situation sanitaire dans la bande de Gaza

La situation sanitaire dans la bande de Gaza atteint des niveaux alarmants, mettant en lumière une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels qui contribuent à l’effondrement du système de santé local. La destruction massive des infrastructures essentielles, les conditions de vie extrêmes et les répercussions d’un blocus prolongé sont autant de causes qui exacerbent la vulnérabilité de la population. Depuis octobre 2023, la dégradation de la situation s’est intensifiée à un rythme vertigineux, transformant ce qui était déjà un environnement sanitaire précaire en une véritable crise humanitaire. Cependant, cette détérioration rapide n’est pas le fruit d’un simple accident ou d’un développement récent. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de vulnérabilité structurelle, qui existe depuis plusieurs années. Avant l’escalade du conflit, la santé publique à Gaza subissait déjà les effets dévastateurs d’un blocus imposé depuis plus de 15 ans, privant la population de ressources médicales de base, et entravant le développement d’infrastructures sanitaires adéquates. Ces privations successives ont créé une situation de fragilité extrême, rendant la population gazaouie particulièrement exposée à toute nouvelle crise.

Le conflit récent a agi comme un catalyseur, aggravant une situation déjà critique, en détruisant davantage d’infrastructures de santé, en réduisant l’accès aux soins et en provoquant une pénurie de médicaments et de matériel médical. Ainsi, ce qui se joue actuellement à Gaza est la convergence de décennies de négligence et de privation, où chaque nouvelle crise s’ajoute à un fardeau déjà insupportable.

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La Géorgie à l’approche des élections du 26 octobre 2024 : comment en sommes-nous arrivés là ?

À l’approche d’élections cruciales le 26 octobre 2024 en Géorgie, nous consacrons notre analyse du mois à ce petit pays niché dans le Caucase. Ce pays qui semblait être en train de bâtir un futur européen voit son avenir bouleversé par une situation politique instable. Le Rêve géorgien, au pouvoir depuis près de 12 ans, est plus puissant que jamais.

Profitant d’une opposition fragmentée en différents petits groupes, minée par des conflits, le parti au pouvoir a consolidé ses positions, et s’est transformé au fil des années. Arrivé au pouvoir en octobre 2012, incarnant un espoir de renouveau démocratique, pacifique et pro-occidental, sa ligne politique au fil des années s’est durcie, son discours est devenu plus radical et son engagement pro-occidental a évolué vers un jeu d’équilibriste entre la Russie et l’Occident.

La pratique du pouvoir elle aussi a évoluée : les lois adoptées sont de plus en plus répressives et la Géorgie perd chaque année des places dans le classement des démocraties. Les récentes évolutions, depuis l’obtention du statut de candidat à l’Union européennes, semblent indiquer un basculement vers une pratique autoritaire du pouvoir.

La loi sur les agents de l’étranger calquée sur le modèle russe a été adoptée après un échec l’année passée, et le leader informel du parti et oligarque Bidzina Ivanichvili, après un retrait de la vie politique publique, est revenu sur le devant de la scène, avec un discours très hostile envers l’opposition, les ONGs et la société civile. Lui-même le dit : après ces élections, il compte « bannir l’opposition ». Dans quelle mesure ce pays, depuis la Révolution des Roses et l’espoir démocratique, a opéré cette transition vers un autoritarisme, jusqu’au point de bascule des élections d’octobre 2024. 

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