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Les notes d'analyse

Abdelrahim Dagalo, numéro deux des FSR, sanctionné par l’Union européenne : levier efficace ou mesure  symbolique ? 

  • Manon Forges 
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture
Mohamed Hamdan Dagalo (surnommé Hemedti), en 2022, en Russie dans une salle de conférence, un drapeau russe flottant au premier plan. Crédit photo : Gouvernement russe
Mohamed Hamdan Dagalo (surnommé Hemedti), en 2022, en Russie dans une salle de conférence, un drapeau russe flottant au premier plan. Crédit photo : Gouvernement russe

Depuis plus de deux ans, le Soudan est ravagé par un conflit meurtrier opposant l’armée régulière à la milice paramilitaire des FSR. Ce conflit a déjà causé d’innombrables victimes civiles, des déplacements massifs de populations, et des accusations de violations des droits de l’Homme. Le 21 novembre 2025, l’Union européenne a annoncé de nouvelles sanctions. Cette fois à l’encontre de Abdelrahim Hamdan Dagalo - numéro deux des FSR, et frère du chef du groupement, Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemedti ».  


Fin octobre 2025, la prise de la ville d’El-Fasher dans la région du Darfour par les FSR a suscité une indignation internationale. Selon les survivants et les ONG présentes sur place, la ville aurait été le théâtre d’exécutions, pillages, violences sexuelles, destructions de quartiers entiers. En tant que  « n°2 » des FSR, Abdelrahim Dagalo est considéré comme l’un des principaux responsables de la  chaîne de commandement de ces forces paramilitaires.  


Aux yeux de l’UE, cela justifie sa mise en cause personnelle pour l’organisation des exactions commises. Ces sanctions suivent un cadre déjà mis en place. Depuis 2023, l’UE a multiplié les mesures restrictives contre des entités militaires, financières ou industrielles jugées « responsables de la déstabilisation du Soudan et d’entrave à sa transition politique ». La nouvelle vague de sanctions comprend notamment une interdiction de voyager dans l’Union européenne, un gel des avoirs personnels ainsi qu’une interdiction de fournir à lui ou ses partenaires associés des fonds ou ressources économiques. L’UE explique ces mesures comme une réponse aux « atrocités graves et continues » commises par les FSR, notamment à la suite de la prise d’El Fasher. 


L’annonce de ces sanctions, faite à l'issue d'une réunion du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles, se veut être un signal fort dans la poursuite des responsables des massacres commis au Soudan. En parallèle de cette action punitive, les États membres de l’Union européenne ont tenu à compléter leur déclaration par un appel à la reprise des négociations entre les parties belligérantes afin de parvenir à un cessez-le-feu rapide et durable. Ces mesures participent d’une stratégie plus large de l’UE pour exercer son influence, par des instruments diplomatiques et économiques plutôt que par la force, pour promouvoir la paix et le respect des droits. 


Si pour l’UE ces mesures annoncent une intention de sanctionner directement les responsables des exactions, les principales victimes soudanaises semblent rester dans l’indifférence face à ce qu’elles considèrent être des sanctions « volontairement limitées afin de garder les canaux de communication ouverts ». La question de l’efficacité de ces sanctions est donc légitimement posée : alors que les frères Dagalo ne possèderaient aucun compte bancaire en Europe et n’ont vraisemblablement jamais compté sur l’Occident pour soutenir leurs actions, cette condamnation peut-elle réellement présager d’une accalmie des violences ?

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