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Les notes d'analyse

Exposition à Tokyo : prouver ou convaincre ? 

  • Justine Ferrier Bronner
  • 14 nov.
  • 2 min de lecture
Manifestation japonaise contre le gouvernement de la République Populaire de Chine le 29 septembre 2010, dans le cadre de la crise diplomatique des îles Senkaku opposant les deux pays, à la suite de l’incident du 7 septembre 2010. Crédit photo : Jacob Ehnmark
Manifestation japonaise contre le gouvernement de la République Populaire de Chine le 29 septembre 2010, dans le cadre de la crise diplomatique des îles Senkaku opposant les deux pays, à la suite de l’incident du 7 septembre 2010. Crédit photo : Jacob Ehnmark

Ce vendredi 14 novembre 2025 sont dévoilées, au musée national du Territoire et de la Souveraineté de Tokyo, des archives sur la propriété des îles Senkaku, jugées probantes par le gouvernement japonais. Les îles, situées dans la mer de Chine orientale, sont depuis 1972 la source d’un contentieux entre la République populaire de Chine, la République de Chine et le Japon. Si ces îles sont inhabitées et inhabitables, elles ouvrent l’accès à une ZEE riche en hydrocarbures et en ressources halieutiques.


L’archipel est incorporé par décision du Cabinet (ndlr : gouvernement japonais) et placé sous l’administration d’Okinawa en 1895. Cependant, il bascule sous administration américaine entre 1945 et 1972, dans le cadre du traité de San Francisco, jusqu'à ce que les États-Unis rendent à Tokyo les droits administratifs sur la préfecture d’Okinawa.


Respectivement le 11 juin pour la République de Chine et le 31 décembre 1971 pour la République populaire de Chine, les deux États revendiquent la souveraineté sur ce territoire. Ces revendications s’inscrivent dans le cadre du changement de statut de souveraineté lié à la normalisation de la situation nippo-américaine.


Dans les faits, les contestations émergent après la découverte, à la fin des années 1960, à l’occasion de la publication d’un rapport onusien, de gisements d’hydrocarbures offshores au nord-est des îles. Depuis, même si cette fièvre des hydrocarbures a nettement diminué, cet archipel reste le théâtre de tensions, particulièrement avec la République populaire de Chine, atteignant son paroxysme au début des années 2010.


Ainsi, dans ce contexte, le musée va pour la première fois exposer trois documents, dont un inédit, témoignant de « l’inexistence de contestations territoriales », selon les mots du gouvernement.


La première archive, écrite en 1950 par le ministre des Affaires étrangères chinois dans le cadre d’un traité de paix avec le Japon, fait référence à l’îlot sous son nom japonais et reconnaît l’archipel comme faisant partie des Ryūkyū, actuellement intégrées, en partie, à la préfecture d’Okinawa.Les deuxième et troisième documents, datés respectivement de 1889 et 1895, sont issus du gouvernement Qing. Celui de 1889, rédigé par un représentant ayant résidé au Japon, vise à faire un compte rendu de la situation du pays à l’empire mandchou. En 1895, les autorités japonaises et Qing se rencontrent afin d’organiser la cession de Taïwan à l’empire du Japon de l’époque. Le Japon soutient alors que, dans ces deux documents, les représentants du gouvernement Qing ne reconnaissent pas les îles Senkaku comme faisant partie du territoire impérial mandchou.


À la lumière de ces trois témoignages historiques, cette exposition vise à mettre fin à l’argumentaire historique de la possession chinoise de ces îles, mobilisé par les gouvernements respectifs des deux États concurrents.


En conclusion, si ces archives déplacent le débat probatoire, la controverse demeure, à l’intersection de l’histoire, du droit de la mer et de la stratégie régionale.

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