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Les notes d'analyse

La Syrie à l’Assemblée générale des Nations unies : la fin de 60 ans d’isolement diplomatique

  • Nicolas Zuvic
  • 6 oct.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 oct.

Le président Syrien, Ahmed al-Charaa, à la tribune lors de la 80ème assemblée générale des Nations Unies, le 24 septembre 2025. Crédit : UN photo/ Manuel Elías
Le président Syrien, Ahmed al-Charaa, à la tribune lors de la 80ème assemblée générale des Nations Unies, le 24 septembre 2025. Crédit : UN photo/ Manuel Elías

Mercredi 24 septembre 2025, le président de transition syrien, Ahmed Al-Charaa, prononçait à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies le premier discours d’un chef d’ État syrien depuis 1967. Rompant avec six décennies d’isolement diplomatique, il clôturait son intervention en se félicitant que la Syrie reprenne « la place qui lui revient dans le concert des nations ». 


Enchaînant pendant quatre jours les événements publics (tels que la rencontre avec la communauté syrienne aux États-Unis, la signature d’un accord diplomatique avec l’Ukraine, la rencontre avec la chambre de commerce américaine, etc.) et les réunions bilatérales (14 au total selon le site de la présidence syrienne), l’ex-djihadiste offre à sa politique « d’ouverture à l’ouest » un nouveau succès sur la scène internationale. Développée après sa rupture avec Al-Qaïda en 2016, cette politique a été confirmée en 2017 lors de la prise de pouvoir du groupe terroriste Hayat Tahrir alCham (HTC) dans la province d’Idleb. Il s’agissait alors de désenclaver le nord-ouest de la Syrie et de réduire la dépendance du régime des Al-Assad envers la Russie et l’Iran.


Le dirigeant syrien, cherchant à relancer l’économie nationale, a ainsi défendu la dynamique de transformation du pays auparavant qualifié d’ « exportateur de crises » et appelé à la « levée totale [des sanctions] afin qu’elles ne soient plus un outil pour entraver le peuple syrien », y voyant là une « occasion historique d’apporter la stabilité, la paix et la prospérité » pour le pays. Signe concret de la normalisation des relations entre la Syrie et les États-Unis, les restrictions de visa imposées à Ahmed Al-Charaa et sa délégation ont dû être levées pour leur permettre d’accéder au siège des Nations Unies à New York. Toutefois, bien que le président Donald Trump eût, en juillet, retiré HTC de la liste des organisations terroristes, l’abrogation du Cesar Act de 2019, établissant des sanctions économiques contre le régime de Bachar Al-Assad et d’autres organisations syriennes, relève de la compétence du Congrès. 


Défendant une approche diplomatique fondée sur le dialogue régional, en rupture avec les méthodes belliqueuses du régime précédent, il a exhorté la communauté internationale à soutenir la Syrie face aux offensives israéliennes. En effet, depuis la chute de Bachar Al-Assad le 8 décembre 2024, Israël a multiplié les bombardements sur les infrastructures militaires en Syrie, renforcé son emprise sur une zone autrefois démilitarisée gérée par l’ONU et interféré dans les tensions avec les communautés bédouines et druzes à Souweïda. La signature d’un accord de non-agression (ou de sécurité) similaire à l’accord de désengagement signé en 1974, prévoyant notamment le retrait israélien de la zone tampon, pourrait constituer une issue à ces tensions, mais les exigences maximalistes de l’État hébreux continuent de ralentir le processus de négociation.


Pour finir, malgré la promesse d’Ahmed Al-Charaa de « répudier le sectarisme » et de traduire en justice les responsables des violences ciblant les minorités religieuses alaouites, kurdes et druzes, le blocus des quartiers kurdes d’Alep ou les massacres à Souweïda par des forces armées proches du pouvoir constituent autant de signaux ternissant l’image de Damas. 

 
 
 

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